Les Montchabod

Les MONTCHABOD, ceux de Villard d'Héry et ceux de Coise - Saint-Jean-Pied-Gauthier

Que dit Amédée de Foras, chercheur héraldiste remarquable ?
« Les Montchabod, connus dès 1291, ont pris ou donné leur nom aux tours de Montchabod près de Villardhéry.
La branche qui les possédait s'est éteinte, et ses biens ont passé à un rameau des Montmayeur qui a pris le nom de Montmayeur-Montchabod.

L'autre branche possédait le château de Mugnet ou Monnet dans la paroisse de Saint-Jean-Puy-Gaultier, sur laquelle elle avait juridiction omnimode dès 1475."

 

LES MONTCHABOD DE SAINT-JEAN-"PUY-GAULTIER"

De Foras ajoute : "Au XIVe siècle, une branche de la famille de Montchabod prend le titre du Monet (à Coise).
Ils ont fondé et construit la ravissante petite église gothique de Saint-Jeau-Puv-Gaultier que l'on voit sur la route d'Italie. (Les Montchabod ont peut-être réparé ou agrandi l’église vers 1481. Mais elle est antérieure à cette date ; dans son testament de l’an 1460, Jean de Montchabod veut être enterré  dans la chapelle qu’il a fait bâtir dans cette église en l’honneur de Dieu et de St-Jacques.  Du reste d’après son style, elle paraît dater de la 1ère moitié, non de la fin du XVe.)
Cette branche s'est éteinte, vers 1530, chez les nobles de Cordeaux, du Poitou, qui en prirent également le nom et s'éteignirent peu après, vers 1560.
»

Cependant, de Foras note que :
"Bonne, fille aînée, et légataire de son père, épouse (contrat dotal 1451, Thuyset) Jean de Montmayeur déjà dit de Montchabod à cause de Beatrix, son aïeule paternelle. Montchabod passe alors aux Montmayeur.
Leur fils Louis de Montmayeur dit de Montchabod poursuit la lignée
."

Remarques:
- en 1481: Jean de Montchabod fit remanier l'église Saint-Jean-Baptiste à Saint-Jean Pied-Gauthier : typique de la période gothique flamboyante, elle présente un portail à gâbles ; au-dessus de la porte, sous la statue du Bon Pasteur (saint Jean-Baptiste), on ne peut pas ignorer ses armes ( s'il faut suivre de Foras, les repeints que l'on voit actuellement ne respectent pas les couleurs de son écu)
- Selon certains (André Ch. Coppier, De Tarentaise en Maurienne, Lib. Dardel 1931, cité par Félix Bernard., Le Pays de Montmayeur, 1971; voir aussi Récits Mauriennais de l'abbé Truchet), le même Jean de Montchabod serait à l'origine de la remarquable chapelle Saint-Sébastien à Lanslevillard, et le décor mural serait alors l'œuvre de peintres de la Combe?

- Jean de Montchabod, capitaine des francs-archers du Duc de Savoie, eut plusieurs fois maille à partir avec Louis 1er de Seyssel-La Chambre (celui-ci à l'origine de la Collégiale Sainte-Anne); il faut dire que Jean eut le courage (?) de prendre parti contre Louis dans ses divers procès (très politiques) ; nommé châtelain du château d'Apremont en 1486, lors de l'arrestation de Louis de La Chambre, gouverneur de la Savoie, il occupa ce château confisqué par le Duc de Savoie… au cousin de Louis, Jacques de Montmayeur ; il s'y maintint contre la faction de Louis de La Chambre : Louis mit le feu au château familial de Jean (ou du moins, à  sa porte…), et le fit conduire au château de l'Huïle, où il détenait déjà d'autres prisonniers de marque! Rudes mœurs…

 

LES MONTCHABOD DE VILLARD-HÉRY

Recherche de filiation difficile pour cette branche : l’origine du fondateur est incertaine, les fils « naturels » foisonnent, les procès en généalogie aussi… ; de Foras ne garantit pas l’arbre qu’il propose, en se pinçant même un peu le nez :

JEAN I DE MONTMAYEUR
Origine très discutée. « au fond, il est peut-être vrai que » ce Jean I est le fils de Gaspard 1er de Montmayeur ! (de Foras) Il épouse Béatrix de Montchabod fille de Humbert de Montchabod.
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JEAN Il
1411 : il reconnaît tenir en fief noble de la succession de Beatrix de Montchabod sa feue mère,  et de feu N° Pierre de Montchabod en fief noble sa maison forte à Montchabod, avec une tour ronde et dépendances autour des fossés de ladite maison (…) Il épouse Marie, fille de Jordanet de Bardonnenche, veuve de Guillaume de Verdon (dont elle a un fils, Claude). Elle teste  en avril 1450 (Inventaire, Arch. Saumont etc)
Jean II aurait testé en 1431, à Montchabod, voulant être enterré dans l’église de Saint-Martin de Villardhéry,  au tombeau de Beatrix sa feue mère,  nommant héritier universel Jean III, son fils (« sans qu’il conste  qu’il ait été marié »)
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JEAN Ill DE MONTMAYEUR dit de MONTCHABOD
Héritier universel de son père, co-héritier universel de sa mère ? Fils naturel et héritier universel de son père lui même héritier de Pierre de Montchabod ; il reconnaît en 1438 (archives la Serraz) tenir en fief de Jacques de Clermont, seigneur de Saint-Pierre de Soucy, huit journaux de terre avec grange en pierre à Montchabod, qui fut jadis de Pierre de Montchabod,  au-dessus de la maison forte du confessant,  qui fut aussi dudit Pierre de Montchabod,  abornant les terres du confessant qui furent jadis de Hugues de Montchabod. Il promettent de n’introduire dans sa maison forte d’autres personnes que le duc de Savoie,  mais recevra le dit Jacques et ses suivants pour sa défense sauf contre le duc de Savoie. Il avait déjà transigé avec le dit Clermont en 1434.
Il se dit fils naturel et héritier universel de Jean II,  celui-ci fils et héritier de Béatrix de Montchabod.
Il épousa, contrat dotal de  1451 (il ne nomme pas son père),  Bonne de  Montchabod, fille de Jean seigneur du Mugnet.
Il teste en 1478,  veut être enterré dans l’église de Villardhéry au tombeau de ses prédécesseurs.
Nomme tuteurs de ses enfants son frère Claude,  et son sororius  Jean de Montchabod ;  fait dans la salle postérieure de sa maison forte de Montchabod.
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LOUIS,  2ème fils
cohéritier universel, seigneur de Montchabod et du Mugnet (ou Monnet)
Le 21 juin1493 (Thuysey) il passe quittance à Jean de Montchabod son oncle, d'une partie de la dot de Bonne de Montchabod, sa mère. Autre quittance dotale du 1er octobre 1509 (Ibid) en faveur d’Antoine de Montchabod, neveu de ladite Bonne.
Il épousa : 1° Aymée ou mieux Anne de Cohendiers,  fille de noble François. Elle teste le 8 août 1503 (Inventaire de Saumont  et Manuscrits Besson) en faveur de son mari.
2° Le 20 décembre 1510 Françoise fille de Hugues d’Avril de Saint-Genis d’Aoste.  Morte sans enfants.
Louis reconnaît Montchabod le 15 mai 1522 (Thuysey)
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HUGUES seigneur de Montchabod
Il reconnaît son fief en faveur du duc de Savoie, pour lui et son cousin Renaud,  le 18 oct 1526 (Thuysey) ayant fait un échange avec ledit Renaud le 19 nov 1527 (Inventaire). François comte de Montchabod lui cède le 2 juin 1555 des biens qui furent de Me Duculte (?), Docteur en médecine. Mort avant 1558. Il ne laisse qu’un fils naturel aussi prénommé Hugues.
          
HUGUES seigneur de Montchabod (et du Monnet plus tard)
Ainsi qualifié dans les lettres de légitimation accordées en mai 1558 par Henri Roi de France. Il est dit au procès ci-dessus que ces lettres  ne furent nullement vérifiées, et qu’il est dit fils bâtard d’autre Hugues. (…) Selon Guichenon il fut Lieutenant colonel d’un régiment de cavalerie et s’illustra à la bataille de Ceresole.
Un arrêt du 28 mars 1579 (inventaire) lui adjugea au préjudice du baron de la Val d’Isère les 2/3 de la terre jurisprudence du Monnet. (…) le 22 juillet 1581 (archives de la Serraz) il vend à noble Louis de Rochette la maison forte de Montchabod avec toutes ses dépendances dans la paroisse de Villardhéry, et mandement de Saint Pierre de Soucy pour le prix de 826 écus d’or.  
Il épousa :
1°  Catherine Duchi (des Duchi de Montcalier) dont il n’eut point d’enfants
2° contrat dotal du 12 février 1564 (Inventaire) ( dans le procès il est dit qu’il n’osa pas y nommer son père « pudore spurii»), Charlotte de Ventes fille de Joseph seigneur de Montpassard en Dauphiné.
3° Françoise de la Chambre (la Chambre-Seyssel), fille naturelle de … (m’est inconnue).
Il teste le 2 février 1580 puis le 20 juin 1582 (Arch. Thuyset) cassant le premier testament. Veut être enterré dans l’église de Saint-Jean-Puy-Gauthier au tombeau de ses prédécesseurs. Ordonne des prières pour son père et sa mère (qu’il ne nomme pas ; il ne se dit pas bâtard), pour Béatrix de Verdon, Ne  Roland Taccon et autres, ses parents. Legs à Françoise de la Chambre sa chère femme, à demoiselle Françoise Jaillet, sa nièce non encore mariée.  Substitue à son héritier universel ci-dessous, N° Amé du Coudrey  et les siens, puis MM de Montmayeur.  Était mort avant le 23 mars 1583.
      Trois enfants
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  1. JEAN-MARIE seigneur du Monnet et de Macognin Héritier universel de son père, épousa, contrat dotal du 29 janv. 1595 (Thuysey) Claudine Dame de Macognin, fille d’Antoine de la Palud,  Sr dudit lieu,  et de Suzanne de Mouxy.  Il aurait testé avant son mariage le 14 mai 1585. En 1596 il était sergent major au préside de Montmélian. Claudine de la Palud teste (Thuysey) le 13 novembre 1635 en faveur de son fils Jacques.
  2. Sébastienne-Béatrix. Épouse N° Claude fils de N°Louis de Rochette seigneur de la Chaudanaz ? Fait cession à son frère Hugues en 1581.
  3. (1 bis!)- N° GUIGUES de Montmayeur (Montmayeur-Châtelet). Fils illégitime né de Jeanne Durand,  légitimé par Henri Roi de France en mai 1558 (confusion avec son père ?). Son père lui avait légué (1580) 1500 florins ou la tour et les biens de Villardhéry. Du vivant de son père le 22 juillet 1581 (vente de Montchabod) il est déjà qualifié de seigneur de la Tour dans cet acte où il figure comme témoin. Il épousa demoiselle Marie Mestral. Lui était mort avant 1619,  elle avant 1622.
         v
    • JEAN dit du Châtelet ou seigneur du Châtelet (fils de Guigues de Montmayeur ci-dessus). Des gentilshommes archers de la garde de Son Altesse. Demeurait à Villardhéry lors de son contrat dotal du 15 janvier 1619 (Arch. la Serraz) avec demoiselle Antonie fille naturelle de Hugonin de Mouxy d’Aix, dit de Queige. Elle se constitue en dot 6400 florins provenant de la session faite par elle de tous ses biens à Jean-Marie de Montmayeur,  seigneur du Monnet.  Celui-ci, considérant son amitié pour noble Jean de Montmayeur dit de Châtelet son neveu lui fit donation de bois, lieu dit En la Côte de Villarsiaz ; plus le droit de patronage et de présentation sur la chapelle Notre-Dame fondée dans l’église de Villardhéry par les seigneurs de Montchabod. Elle teste le 28 juin 1635 et veut être enterrée dans le cœur de l’église de Villardhéry. Substitue à son héritier universel Jean-Marie de Montmayeur seigneur du Monnet.
               v
    etc (ils ont 4 enfants )