Soumis par Annie Dhénin le
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Le couvent des Grands-Carmes, nous dit Jean Lullin en 1787, fut fondé en 1330 par le seigneur du lieu, Guigue de La Rochette. Puis le fief passa aux Seyssel.
Les Seyssel-La Chambre ont possédé de nombreux châteaux dans la région, et se déplaçaient beaucoup, jusqu'à Paris, pour honorer leurs nombreuses charges. Cependant, la Rochette, qui fut un peu le "berceau" familial, a bénéficié particulièrement de leurs attentions, et particulièrement l'église des Carmes, qui devint vite leur lieu de sépulture.
Voici un relevé des citations dans l'ouvrage de leur descendant, Marc de Seyssel-Cressieu (1861-1922).
Jeanne de la Rochette
p. 73
Jeanne de la Rochette était morte le 20 septembre 1460, comme se peut voir au testament de son fils Jean [de Seyssel] (Archives de Musin.). Son corps fut déposé dans l'ancienne église de la Rochette (C'est vers cette époque que fut construite l'église neuve des Carmes de la Rochette. Elle n'était pas encore consacrée en 1460, lors du testament de Jean de Seyssel, seigneur de Barjact.).
Jean de Seyssel
p. 174
Quand il fut obligé, en 1458, d'aller résider pendant quelque temps en Italie, avec la duchesse, ce fut à Jean de Seyssel que le duc confia le gouvernement des provinces en deçà des Alpes en le nommant lieutenant général de Savoie et receveur des émoluments de son sceau. Mais la santé du maréchal s'affaiblissait et, lé 4 décembre 1459, il fut obligé de renvoyer au duc, par son fils le comte de La Chambre, le sceau de Savoie qui lui avait été confié, en invoquant, à l'appui de sa démission, son état de santé, la mort de sa femme, son grand âge et son désir de passer ses derniers jours dans la société des gens d'église et de se retirer aux carmes de La Rochette (Archives de Turin. Prot. corte, 98, fol, 367.).
p. 177
Il nous est donc difficile de fixer d'une manière positive la date exacte de la mort du seigneur de Barjact, mais nous pouvons affirmer qu'elle n'eut pas lieu avant la fin de l'année 1465. Le testament que nous possédons de Jean de Seyssel avait été fait dans le couvent de Saint-François de La Chambre, le 20 septembre 1460 (Archives de Musin.).
Par cet acte, il élit le lieu de sa sépulture dans l'église neuve qu'il a fait construire au couvent des carmes de La Rochette. Dans le cas où cette église ne serait pas consacrée le jour de son décès, il veut que ses restes soient déposés dans l'ancienne église au tombeau de Jeanne de La Rochette, sa mère, et à côté des corps de Marguerite de La Chambre, sa première femme, et de Françoise de La Baume, sa seconde femme.
La nouvelle église des carmes n'était pas terminée et le corps de Jean de Seyssel fut déposé, au moins provisoirement, dans l'ancienne église de La Rochette.
Aymon de Seyssel
p. 189
Aymon de Seyssel testa, dans le couvent des carmes de La Rochette, le 15 décembre 1466 (Archives de Musin). [Il] mourut vers la fin de 1470 ou le commencement de 1471. Son corps fut déposé, selon le désir qu'il en avait exprimé, dans la nouvelle église que son père et lui avaient fait bâtir dans le couvent des carmes de La Rochette.
Louis de Seyssel-La Chambre
p. 201
Quand il quitta les prisons d'Avigliane, Louis se hâta de revenir en Savoie où l'appelait la santé de sa femme. Jeanne de Châlon, en effet, brisée par les émotions de cette dernière année, était atteinte d'une maladie qui devait la conduire au tombeau.
Elle testa à Chamoux, le 23 août 1483, instituant légataire universel Louis de Seyssel-La Chambre, son mari, mais faisant à sa fille unique, Françoise, un legs important (3). Elle mourut le 15 septembre suivant et fut enterrée, conformément à sa volonté, dans l'église des carmes de La Rochette, à côté du tombeau de Jean de Seyssel, maréchal de Savoie
p. 214
Par un codicille il ordonna à Jean (I) de Seyssel-La Chambre, son fils aîné et héritier universel, de faire achever, à ses frais, le cloître du couvent des carmes de La Rochette. (Archives de Musin.)
Et, quand survint son décès, le 17 mai 1517, son corps fut déposé dans le tombeau qu'il nous dit avoir fait préparer lui-même dans l'église de ce monastère.
Le mausolée qui surmontait sa sépulture était, sans contredit, un des plus beaux monuments funéraires qui aient existé en Savoie. Il a été détruit, mais Grillet, dans son Dictionnaire historique, nous en a conservé la description :
« On voyait, nous dit-il, avant la Révolution, au milieu du chœur, un magnifique mausolée en marbre noir, orné de statues en marbre blanc des quatre vertus cardinales, des douze apôtres et de plusieurs génies symboliques; au-dessus étaient placées les statues, de grandeur naturelle, de Louis de Seyssel, comte de La Chambre, et de ses deux femmes, Jeanne de Châlon, morte en 1483, et Anne de La Tour Boulogne, morte le 13 octobre 1512. »
Un manuscrit de l'abbé de Comnène (Archives, de Musin) nous a conservé l'inscription qui se trouvait sur ce tombeau ; nous la reproduisons ici :
Cy gist très haust puissant et illustre Loys en son vivant comte de La Chambre et seigneur viscomte de Maurienne, baron des baronnies de Villars, d'Hurtières, de Chasteauneuf, de Barjat, de Sermoyé, seigneur du mont de l'Hullie, de La Rochette, de Chamox, de Neyrieu, de saincte Heleine des Millieres, de Noyer et de Morillon : lequel trespassa en son chasteau de La Rochette, ayant l'âge de soixante et douze ans le dix-septiesme jour de may l'an de grâce mil cinq cents et dix-sept. Prions Dieu qu'en Paradis soit l'âme
Cy gist très hauste et puissante dame Madame Jeanne de Challon, iadis fille du prince Loys d'Orenge et première femme dudict seigneur comte Loys de La Chambre, de laquelle il eut une fille qui fut mariée au seigneur d'Aix ; laquelle dame Jeanne tres- passa à Chamox, le quinziesme iour de septembre l'an de grâce mil quatre cents quatre-vingts et trois. Prions Dieu qu'en Paradis soit l'âme
Cy gist très hauste et puissante dame Madame Anne, iadis fille du comte Bertrand de Boulogne, laquelle fut mariée en premières noces à très puissant et très excellent prince Alexandre, duc d'Albanie, fils du roy d'Escosse, duquel elle eut un fils nommé Jean, et depuis fut mariée en secondes nopces audict seigneur Loys, comte de La Chambre, et de luy eut cinq fils et une fille. Laquelle dame Anne trespassa au chasteau de La Rochette, le treiziesme jour d'octobre l'an de grâce mil cinq cents et douze. Prions Dieu qu'en Paradis soit l'âme
Cet âge de 72 ans porté sur l'inscription doit être faux. Il ne devait guère avoir que 67 ans, puisque le contrat de mariage de ses père et mère est de 1449.
Quand on considère que le décès de Louis de Seyssel est contemporain de la construction de l'église de Brou, il est permis de regretter que la dévastation révolutionnaire ait privé la Savoie de ce monument.
Marc de Seyssel-Cressieu ne rapporte pas d’autres donations pieuses ; mais la fondation des collégiales de La Chambre et Chamoux est due à Louis de Seyssel-La Chambre ; dans l’église des Carmes, le retable ne peut pas guère d’un autre donateur, avec ce panneau de la Vierge orné des blasons de Louis et de ses deux épouses. On lui attribue parfois aussi le colllège des Apôtres. Sans parler des fondations, et dons de bénéfices.
Jean de Seyssel-La Chambre II
p. 248
Jean de Seyssel, marquis de La Chambre, prince d'Orange, testa à Chambéry le 1er février 1577 (Archives de Musin). Par ce testament il élit pour lieu de sa sépulture le tombeau de ses prédécesseurs dans le chœur de l'église de Notre-Dame des Carmes de La Rochette.
Jean-Louis de Seyssel-La Chambre
p. 262
Il teste « par précaution » en 1590, et élit pour lieu de sa sépulture le tombeau de ses prédécesseurs dans l'église des carmes de La Rochette (Archives de Musin).
Pierre de Seyssel-La Chambre
p. 273
Son frère et successeur mourut vers la fin de l'année 1614. Conformément à sa volonté, le corps de Pierre fut déposé dans la sépulture de ses prédécesseurs dans l'église des carmes de La Rochette.
Bibliographie, Source(s):
Jean Lullin Notice historico-topographique sur la Savoie: suivie d'une généalogie ... (1787)
Marc de Seyssel-Cressieu La maison de Seyssel : ses origines, sa généalogie, son histoire, Tome 1 (1900)