L’histoire du monument aux morts

La première mention du monument aux morts de la commune d’Arvillard remonte au 23 février 1920. Dans une délibération du Conseil Municipal, le Maire, François Durand, rappelle qu’il y a urgence à ériger un monument aux morts pour la France, que pour cela une souscription publique a été ouverte (à ce jour d’un montant de 1000 F) et qu’elle se poursuit.

Le Conseil vote le principe d’une somme de 2000 F et prie Monsieur le Préfet de bien vouloir insister auprès du Gouvernement pour obtenir une subvention, la plus élevée possible.

En effet, la loi du 25 octobre 1919 relative à « la commémoration et la glorification des morts pour la France au cours de la Grande Guerre » a invité les communes, aidées dans ce cas par l’Etat, à prendre toutes mesures de nature à « glorifier les héros morts pour la patrie ». Cette loi prévoyait d’inscrire sur un livre d’or les noms des morts pour la France, nés ou résidant dans la commune, mais les monuments aux morts se sont substitués aux livres d’or, rendant ainsi l’hommage plus visible.

Après réponse du préfet qui demande à la commune d’établir un budget pour ce projet, sans tenir compte de la subvention de l’Etat (cette dernière n’étant ni connue, ni même certaine…), il s’écoule plusieurs mois avant qu’un marché ne soit officialisé entre Monsieur Challier, Entrepreneur à Bourg-Saint-Maurice, et Monsieur le Maire. Dans ce « traité de gré à gré » sont précisées les clauses relatives à l’exécution de ce monument, acceptées par le Conseil Municipal et par le Comité du Monument.

Ce document est approuvé par le Conseil le 2 mai 1921. Le préfet approuve à son tour cette délibération, par décret du 7 juin 1921.

Le projet approuvé, « un monument en pierre de Comblanchien (1) qui comprendra tous les noms des morts de la commune gravés en noir », ne correspond pas exactement au monument actuel : la croix de guerre qui le surmonte était prévue au centre du pilier, où elle a été remplacée par la palme du martyre. Aux 38 noms des tués de la 1ère guerre (2) maintenant gravés en lettres d’or s’ajoutent les 2 morts de 39-45, et les 2 de la guerre d’Algérie. De plus le monument initialement placé au centre du Champ de foire, entre les deux écoles, a été déplacé en 1990 lors du réaménagement de l’actuelle place Jean Barral.

(1) La pierre de Comblanchien provient d'une carrière de Côte d'Or. Il s'agit d'un calcaire beige, rosé et rougeâtre qui ressemble au marbre. Il a servi à faire le sol de la Basilique St Denis.

(2) 38 morts à la guerre sur une population de 916 habitants lors du recensement de 1911.