Soumis par Annie Dhénin le
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L'accès privilégié de l'abbaye du Betton au bac de Pau sur l'Isère
Les archives de l'Abbaye du Betton ont largement disparu dans les tourmentes de l'Histoire. Chaque invasion donnait lieu à des scènes de pillage et/ou de destruction. Lesdiguières bien sûr. La Révolution évidemment... Les abbayes n'étaient pas à l'abri. Bien des particuliers étaient d'ailleurs soulagés de voir disparaître les preuves des "droits" des grands prossédants.
Pour l'abbaye du Betton, en l'absence d'Archives, un simple "Inventaire de 1736" (de 1215 à 1730) est aujourd'hui précieux.
(Hum! Il faut noter que la masse des documents anciens listés en 1736, prouve que Lesdiguières n'avait pas tout brûlé!). En voici un extrait.
Miolans. Premièrement, deux reconnaissances passées en faveur de Miolans par les Abbesses du Betton, Dame Catherine de Montfalcon en 1454, traduite en français, et Claudine de L'huyrieu en 1501, par lesquelles ledit Betton est en droit de passer et repasser le port de Pô sur l'Isère, sans autre charge ni servitude que quatre de sols forts, faisant six sols de Savoie par an, payable à chaque fête de Saint Martin terme.
Les dites reconnaissances dans lesquelles il y a d'inséré une requête de 1616 présentée par révérende Dame de Comiers, abbesse, au juge-mage de Savoie pour avoir expédition des susdites reconnaissances; ce qui leur a été accordé par son décret signifié à Me Bardet par ce sujet par l'huissier [Maleurssier] - ne trouvant pas ladite expédition, si ce n'est un [brouillard] sur ce fait qui dénote cependant qu'il a été fait en forme, étant de plus un mémoire de l'année 1616. Plus un mémoire par où il paraît que ladite dame de Comiers a reconnu la même année le 2 août, après sa dite requête du 6 juillet. Etant encore autre reconnaissance passée pas la révérende Dame moderne abbesse et ses Religieuses en faveur du Seigneur Marquis de [Garez], le 7 décembre 1732, reçue et signée parle Me Faure notaire et commissaire.
Et une quittance des susdits quatre sols forts passée par le fermier de Miolans pour dix années, fini en 1657, dus conformément aux susdites reconnaissances, sous l'introge [expécifiée?] joint.A tout cela une donation tirée de son son latin, faite par un Josserand de tous ses biens et droits rière la vallée de Miolans en faveur du Betton, par aumône pour le repos de son âme en 1236. Côté n° 147
Nous trouvons ici :
- les noms de trois abbesses. (Catherine de Montfalcon vers 1454, Claudine de Luyrieu vers 1501 (deux familles chevaleresques prestigieuses), Anne de Commier de Sainte-Agnès vers 1616)
- et la mémoire de ce fameux "bac de Pô" (ou Pau) qui permettait de traverser l'Isère à hauteur de Miolans (contre rétribution bien sûr) : l'abbaye avait des possessions dans toute la région, jusqu'en Maurienne, et jusque dans les Bauges, ses hommes devaient donc souvent passer la rivière ; on comprend que la dispense presque totale de droit de passage par les Miolans ait compté pour les abbesses successives.
Bibliographie, Source(s):
Inventaire des Archives de 1736 - AD073, cote 27H 1, vue 19 (en ligne)