Soumis par Annie Dhénin le
Commune:
Texte:
Le Calvaire
vers 1520 ?
On ignore la provenance de ce groupe conservé aujourd'hui dans l'église saint-Martin de Chamoux.
Il semble présent dans l'église saint-Martin (sur la tribune) lors du trop vague inventaire de 1906, mais rien n'est sûr.
La proximité de la Collégiale dans la cour du château peut donner un indice - ce groupe de grande taille nécessitait un édifice plus important qu'une chapelle. Or, la collégiale avec une surface de 200m2 pour 6 chanoines, pouvait accueillir ces volumes, aussi bien que l'église paroissiale. Par ailleurs, la proximité stylistique de cette œuvre avec la Vierge de Pitié de Chamoux suggère un lien commun de longue date - les Seyssel-La Chambre ?
Bois noyer polychrome et doré.
Les dos plats et nus laissent penser que les statues étaient appuyées à une paroi.
Les bases (très détériorées par l'humidité, les insectes et... les essais hasardeux de rééquilibrage au plâtre) ont été restituées par le laboratoire Arc-Nucléart en 2019, lors d'une intervention de sauvegarde et d'étude.
3 volumes distincts : la Vierge, Jean l'Évangéliste, posés au sol, et le Christ en Croix, suspendu en hauteur (la croix a été refaite par le passé).
Il est également possible que ce Calvaire ait occupé une Poutre de gloire dans l'église romane, démolie et reconstruite dans le style baroque en 1696-1699.
Les études conduites par le laboratoire Arc-Nucléart confirment une datation commune pour les 3 pièces (à préciser), mais ne permettent pas d'affirmer que le Christ provienne d'une même campagne de fabrication que les 2 autres éléments. En revanche, une étude dendrologique a montré que Marie et Jean appartenaient au même tronc de noyer, scié en deux dans le sens de la hauteur.
Le visage de Marie présente une ressemblance très marquée avec celui de la Vierge de Pitié de Chamoux, ce qui laisse penser que le même atelier (des Bauges peut-être ?) fut à l'œuvre, et autoriserait une estimation pour la production du groupe autour de 1520 (?)
Par ailleurs, Jean présente des détails stylistiques très proches de la statuaire "savoyarde" : quoique le visage paraisse plus juvénile, il a l'attitude et les traits du "saint-Jean-l'évangéliste" du Calvaire de Moutiers, ou de celui de la "Piéta de saint-Offenges dessus", avec le jeu de boucles de cheveux si caractéristique, et une structure semblable du visage .
Enfin, sous les 2 repeints plus tardifs, les vêtements de Marie et Jean ont eux aussi été ornés de brocards appliqués, également très abimés hélas.
Le groupe est inscrit sur la Liste du Patrimoine savoyard depuis décembre 2012.
Bibliographie, Source(s):
Photos A et JF Dhénin (cliquer pour agrandir)
Base Palissy Culture.gouv.fr
Etude Laboratoire Arc-Nucléart du CEA de Grenoble, Sophie Champlaurent et Florence Lelong restauratrices