Vierge de Pitié

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Vierge de Pitié
Vers 1520

Conservation : église Saint-Martin à Chamoux-sur-Gelon

Sculpture : bois  de noyer, taillé, peint (polychrome), doré.
Datation : limite 15e siècle - 16e siècle
H = 49 ; la = 41 ; pr = 20
L'écusson aux armes de Savoie n'est pas d'origine (repeint après grattage)

L'œuvre a été retrouvée dans un placard de la sacristie de l'église paroissiale, après un passage par la chapelle rurale proche dédiée à Notre-Dame de Pitié (avant de devenir ND des Grâces) ; mais auparavant, elle était peut-être déjà présente dans l'église - en particulier, lors de l'Inventaire (peu explicite) de 1906.
Cependant, elle fut peut-être commandée à l'origine pour la Collégiale Sainte-Anne et Sainte-Marie érigée en 1515 dans l'enceinte du château de Chamoux par Louis de Seyssel-La  Chambre († 1517) ; à moins qu'elle provienne… de la chapelle ND de Pitié de Châteauneuf, dont les La Chambre étaient "patrons": cette chapelle était "unie" à la Collégiale de Chamoux.
La Pietà aurait donc logiquement pu rejoindre la Collégiale de Chamoux (et le Calvaire ?) lors de la reconstruction de l'église de Châteauneuf, puisque sa chapelle ND de Pitié, jusque là liée à la Collégiale, disparaissait?

La commande serait alors due à Louis, ou à son fils Jean et sa bru, Barbe d'Amboise (elle reçut en douaire le château de Chamoux qu'elle appréciait, et y vécut souvent, de 1544 à 1572, peu avant sa mort).
Ou bien, la Vierge de Pitié serait un don d'une confrérie ?
La Collégiale Sainte-Anne, vétuste dès le XVIIIe siècle, a été démolie au XIXe siècle.

Etudes

Sandrine Boisset repère dans cette œuvre une parenté avec 3 autres groupes : 2 quasi baujus, la Vierge de Pitié de Cusy et le groupe de Lovagny… et la petite Vierge de Pitié-reliquaire conservée au musée de Conflans. Toutes ces œuvres semblent relever d'un atelier savoyard ; le donateur du groupe de Cusy est connu (Charvet, "homme d'affaires" des Savoie-Luxembourg, a laissé son nom et ses armes sur la base de la sculpture), ce qui permettrait de donner une date pour sa création... et pour celle de ses sœurs : vers 1520.
L'attitude, les traits, les proportions, le vêtement, et même, le dessin de l'accolade au bas du banc, sont communs à plusieurs de ces œuvres.
La polychromie déborde assez largement à l'arrière non évidé, soigneusement poli : cette statuette n'était probablement pas destinée à être vue de dos.

Sauvegarde
2016-2017. La Vierge de Pitié de Chamoux a bénéficié d'une campagne de sauvegarde et d'étude (Laboratoire Arc-Nucléart), qui a permis de découvrir, sous les repeints importants, des traces d'un brocard appliqué hélas très fragilisé.
Les restauratrices ont confirmé l'attribution des 4 œuvres citées, à un même "atelier des Bauges", voire à une même "main"; cependant, la polychromie, différente, laisse supposer une autre "main" pour cette dernière phase pour la version chamoyarde.
Afin de mieux comprendre la circulation des œuvres, et parfois de leurs créateurs, on cherche maintenant pour qui ce groupe a été réalisé ?
Sculpture inscrite MH au titre objet le 15 mai 2014
 

Bibliographie, Source(s): 

Photo              JF Dhénin (cliquer pour agrandir)

Base Palissy     Culture.gouv.fr
Thèse              Sandrine Boisset
Etude              Laboratoire Arc-Nucléart du CEA de Grenoble, Sophie Champlaurent et Florence Lelong restauratrices

Image box: 

Vierge de Pitié de Chamoux - vers 1520